Communiqué Fraap : Partout en France, des viviers d’art encore trop méconnus des politiques publiques

Vous trouverez le texte rédigé par la Fraap au sujet des Nouveaux Commanditaires de l’art et des enjeux qui séparent les notions de démocratisation et de démocratie culturelle que nous défendons en ce qu’elle constitue le véritable espace d’expression des droits culturels.

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PARTOUT EN FRANCE, DES VIVIERS D’ART DE PROXIMITÉ
ENCORE TROP MÉCONNUS DES POLITIQUES PUBLIQUES

« La culture reste encore trop souvent réservée à une élite » constatent Les Nouveaux commanditaires qui entendent « inverser la logique traditionnelle de la politique d’offre culturelle pour démocratiser l’accès à la culture » par un programme de commandes faites à des artistes « repérés » par des acteurs locaux ciblés.

« Les citoyens ne doivent pas être spectateurs de l’Histoire, ils doivent en devenir des acteurs : telle est l’ambition fondatrice de la démocratie. » En effet ! Mais alors le véritable objectif n’est pas tant la « démocratisation culturelle » (qui implicitement préjuge d’un peuple sans culture) que la « démocratie culturelle » et les « droits culturels », qui recouvrent des actions déjà mises en œuvre spontanément par certains acteurs, soucieux de diversité culturelle et de partage mutuel des savoirs, des expériences, des points de vue.

Citoyens parmi les citoyens, les artistes regroupés en collectifs ou associations font pleinement partie depuis longtemps d’une « démocratie d’initiative ». De fait, leurs initiatives novatrices et expérimentales n’ont cessé de se multiplier depuis plus de 30 ans. Sans tambour ni trompette mais avec la persévérance de ceux qui souhaitent œuvrer pour le bien public. L’art, ce n’est pas du luxe...

Nomades ou sédentaires, ruraux ou urbains, ils œuvrent collectivement à la création d’espaces sensibles partout, pour tous et dans le respect de chacun. Ils défendent le caractère à la fois essentiel et modeste de la création artistique.

Ils créent et gèrent des lieux conviviaux de diffusion, d’édition, de résidences, de commandes mais aussi des ateliers de pratiques artistiques, des espaces coopératifs, des lieux mutualisés de production, etc.

Dans ces pépinières — hors des sentiers battus, loin de toute condescendance et en toute autonomie — s’inventent au quotidien des formes d’art, de diffusion de l’art, de médiation de l’art, de transmission de l’art... Car si l’art est l’affaire des artistes, il n’a de sens qu’en partage. Personne ne crée pour soi. La « diversification des publics » est donc naturellement aussi l’affaire des artistes eux-mêmes.

Ancrés et impliqués dans leurs territoires, les associations et collectifs animés par les artistes battent en brèche depuis longtemps la fausse dichotomie entre « politique de l’offre » et « politique de la demande ». Leur « logique traditionnelle » est résolument celle de l’échange et du partage, celle de la proximité dans un esprit d’ouverture à 360 degrés.

Pourtant ces premiers acteurs de la scène française artistique restent sous-médiatisés, sous-financés, sous-étudiés... À ce jour, ils ne sont même pas répertoriés par les pouvoirs publics.

Car, si la Fraap regroupe déjà plus de 150 associations d’artistes actives et innovantes qui irriguent l’ensemble des régions françaises, de nombreuses autres initiatives citoyennes d’artistes restent encore à découvrir pour dessiner la carte complète de ces viviers qui forgent la démocratie culturelle, élargissent au quotidien « les publics » et témoignent de la vitalité et de la diversité de l’art aujourd’hui en France.