Législatives 2007 : réponse de Richard Ferrand, PS, Brest, au courrier de la Fraap
Publication-réponse au courrier de la Fraap aux candidat(e)s aux élections législatives 2007 : réponse de Richard Ferrand, Candidat du Parti Socialiste, à la lettre envoyée par l’association Arenicole de Brest.
Publié en ligne le et mis à jour le .
Le 7 juin 2007.
Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président,
Je vous remercie vivement de votre courrier du 30 mai, dans lequel vous appelez mon attention sur la situation des associations d’artistes et des artistes plasticiens.
Permettez-moi d’abord de vous dire que je partage très largement votre constat relatif à l’état de la politique des arts plastiques dans notre pays et que, avec les candidats sociaistes et dans le prolongement des engagements que portait Ségolène Royal à l’élection présidentielle, je suis très attentif à ces questions qui touchent les associations d’artistes et plasticiens. Stagnation ou régression, absence de concertation avec les professionnels et les forces vives, lancement d’événements à caractère médiatique qui tentent de donner le change et de cacher une absence flagrante de vision, ce point de vue est aussi le mien, et j’ajoute : de façon générale, illisibilité et affaiblissement de l’action de l’Etat, préjudiciable à la création comme à la relation avec les publics. Cette situation toutefois me paraît non pas tant le fait de la délégation aux Arts Plastiques, que, plus globalement, du Ministère de la Culture lui-même, car un constat similaire peut être fait dans l’ensemble des champs de la vie artistique.
La politique culturelle de notre pays doit être profondément revisitée et relancée. Dans le domaine des arts plastiques, l’Etat a su mettre en place dans les années 80 une action globale et cohérente, avec des moyens financiers accrus et des initiatives nouvelles telles que les FRAC, les centres d’art contemporain, la commande publique, l’ouverture à des disciplines nouvelles (photo, design, bande dessinée)... Il faut s’en inspirer pour faire à présent un état des lieux exhaustif, prendre en compte les avancées réalisées comme les difficultés enregistrées et définir de nouvelles orientations.
La défense de la liberté d’expression, le soutien de l’émergence artistique et de la diversité des pratiques, l’encouragement de la création, la place de nos artistes sur le marché au niveau national et international, l’indispensable développement de l’éducation artistique et culturelle, le souci constant de rapprocher l’art contemporain de ses publics, tels sont les grands principes qui doivent à mon sens guider l’action des pouvoirs publics. Je n’oublie pas non plus la situation sociale des artistes plasticiens qui vivent, encore trop souvent, dans la précarité. Une large concertation devra être menée à cet effet avec les collectivités territoriales, aujourd’hui principaux financeurs de la vie culturelle, ainsi qu’avec les réseaux et les institutions de l’art contemporain, les artistes et l’ensemble des organisations professionnelles et associatives du secteur.
S’agissant du secteur associatif des arts plastiques, il m’apparaît que l’Etat ne lui a pas reconnu sa juste place et n’a pas sur nouer avec lui les liens nécessaires, alors même que celui-ci peut constituer un support décisif de soutien à la création, d’élargissement de la diffusion et de proximité avec les publics. Trop d’artistes et d’associations ont aujourd’hui le sentiment d’être abandonnés ou ignorés. Trop d’artistes et d’associations ont aujourd’hui le sentiment d’être abandonnés ou ignorés. Une politique plus ouverte et plus diversifiée doit donc être initiée, qui tient compte des mutations du paysage institutionnel et de la multiplicité croissante des acteurs et des lieux. Il appartient à un ministère de la Culture de définir les modalités appropriées de concertation, de coopération et d’aide, y compris conventionnelles.
S’agissant des droits d’auteur, ils doivent être évidemment respectées, dans le domaine des arts plastiques comme dans les autres. Le droit de présentation publique dans les lieux de diffusion doit à ce titre faire l’objet d’une démarche concertée : son principe est recevable, son application, articulant le double souci de rémunération de la création et de diffusion la plus large auprès des publics, gagne à être discutée et négociée entre les ayants droit, les collectivités territoriales et les responsables des lieux, afin d’aboutir à des dispositions conventionnelles conclues avec l’aval de l’Etat.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président et Monsieur le Vice-Président, l’assurance de ma haute considération,
Richard Ferrand.